maio 05, 2007

L’homosexuel et les femmes

...Un préjugé banal veut que la plupart des homosexuels soient fort peu attirés par les femmes. Ce n’est vrai que pour une minorité. La grande majorité d’entre eux est bisexuelle. La fixation à cent pour cent dans l’homosexualité peut être due à un dégoût complet de l’autre sexe, mais ce dégoût reste assez exceptionnel lorsqu’il n’est pás feint. Le psychanalyste parisien S. Schentoub raconte comment un de ses clients s’amusait innocemment, enfant, à introduire une canule à injection dans sa bouche. Un jour, il apprit son véritable usage en surprenant sa mere en train de s’en servir : la répulsion qu’il ressentit devait se reporter sur toutes les femmes et le pousser vers son propre sexe.

Bien plus généralement, l’homosexuel total est celui qui a pratiqué exclusivement et trop longtemps son inversion ; il en demeure définitivement marqué. Une experience concluante fut faite sur des rats par l’Américain Jenkins : ayant séparé les sexes pendant un temps variable, les rats mâles devinrent homosexuels ; mais, remis en presence de femelles, ils tardèrent d’autant plus à les couvrir qu’ils etaient restés plus longtemps entre eux. L‘homosexualité gardait ses charmes en proportion du temps où elle avait été pratiquée. Dês expériences tout aussi édifiantes furent effectuées avec d’autres animaux.

...Si l’on se penche sur ce que fut le mariage des homosexuels les plus notoires, on s’aperçoit qu’à de rares exceptions près, ils eurent dês rapports avec leur femme et même avec d’autres. Henri III, à Venise, eut des relations avec des courtisanes de haut vol ; il fut en outre um mari correct et ne déserta pas la couche conjugale. Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV, un des homosexuels les plus fameux de l’Histoire, se maria deux fois : sa première femme fut perpétuellement enceinte. Veuf, pour mettre dans le même état sa deuxième épouse, l’hommasse princesse Palatine, il dut adopter des techniques d’inverti. L‘actuelle Maison d’Orléans en provient.

...Verlaine fut ardemment et efficacement amoureux de sa très jeune et chaste femme, malheureusement trop peu expérimentée pour le retenir dans l’orthodoxie sexuelle. Oscar Wilde se montra, lui aussi, très ardent avec son épouse et la rendit mère ; mais deux maternités successives la saccagèrent : le dégoût fut tel chez Wilde qu’il devait ouvrir les fenêtres et se laver les dents chaque fois qu’il avait eu un contact avec elle.


...Par contre, d’autres mariés homosexuels ne purent jamais consommer leur mariage. Tchaikowski dut même s’enfuir jusqu’au Caucase pour mettre plus de distance entre sa femme et lui. Cependant, avec une épouse plus adaptée, l’échec n’aurait peut-être pas été inéluctable : em effet, à 17 ans, il avait témoigné de velléités hétérosexuelles. Mais la femme qu’il épousa l’avait harcelé de ses assiduités : par faiblesse il y céda.


Contrairement à la légende, ils ont souvent les femmes à leurs pieds. Ce qui ne veut pas dire à leur cou...
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...Beaucoup d’homosexuels sont d’excellents et prolifiques pères de famille, une certaine féminité rendant même quelque peu maternel leur instinct paternel. Toutefois, assez inexplicablement, ils engendrent une plus forte proportion de garçons. Le phénomene a été vérifié par Kallmann, sur les jumeaux pédérastes, et une statistique, rappelée par
le Pr Touraine, portant sur 500 enfants d’homosexuels, donne les résultats suivants : 122 garçons pour 100 filles, au lieu de 105 normalement. La même proportion insolite de garçons a été retrouvée dans l’insémination artificielle pratiquée à froid par seringue : d’ou l’hypothèse que lê manque d’ardeur dans les rapports, chez lês homosexuels mariés, pourrait être anormalement prononcé.

...Cependant, la grande majorité des invertis convaincus restent célibataires ou se comportent comme tels lorsque le mariage n’a été contracté que pour servir de couverture ou satisfaire une lesbienne désireuse d’un mari inoffensif. Quelques invertis ne veulent même pas que les pratiques érotiques avec leur sexe puissent rappeler l’autre sexe, d’ou le refus de la sodomie : la pénétration anorectale de l’organe mâle rappelant fâcheusement celle du vagin.
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L’un des invertis les plus fameux de l’Histoire : Philippe d’Orléans. Ce qui n’a pas empêché sa lignée d’aboutir au comte de Paris
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Un précurseur, victime de l’incompréhension victorienne : Oscar Wilde. Il se lavait les dents chaque fois qu’il embrassait sa femme !
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...Enfin, beaucoup d’invertis demeurent célibataires parce qu’ils n’ont pas trouvé le type de femme capable de s’adapter à leur homosexualité. Certains films ou récits romanesques nous présentent un jeune homosexuel qu’une amoureuse entreprend de détourner de son inversion par des rapports normaux. Or, de telles tentatives, pour réussir, requièrent des partenaires parfaitement adaptées, techniquement et physiquement. C’est pourquoi elles rencontrent si peu de succès dans la réalité. Les nazis qui enfermaient les homosexuels dans des camps avant de les exterminer, les mêlaient à des prostituées : aucune reconversion ne se produisait. En effet, des professionnelles grossières, prêtes à les mépriser ou à les tourner en ridicule, n’étaient guère pour eux un objet d’attraction.

Toutefois, des invertis endurcis ont pu devenir un moment des adeptes de l’amour intersexe avec une partenaire appropriée. Un cas resté fameux est celui de Cambacéres, l’Archichancelier de Napoléon : homosexuel avoué, il éprouva le grand amour pour une jeune comédienne ; il l’avait vue sur une scène dans un costume de garcon pour lequel elle semblait faite. Enceinte, elle prétendit que l’Archichancelier était responsable de son état ; il protesta, affirmant ne l’avoir connue que « postérieurement ». Le mot fit fureur à la cour impériale et enchanta Joséphine.

...Des techniques proches de l’homosexualité peuvent fixer ou amener l’inverti dans la couche conjugale. P. Gillette cite le cas d’un instituteur de 36 ans qui avait épousé une collegue vierge : il fut incapable de la déflorer pendant cinq ans. On parla alors à sa femme de la fellatio et d’autres techniques familieres à l’homosexualité ; avec leur pratique, lê mari put consommer le mariage et fut durablement puissant. Il est d’ailleurs fréquent que l’homosexuel sollicite de sa femme les mêmes techniques qu’avec sés partenaires masculins : fellatio, masturbattion ou cunilinctus (applications bucco-clitoridiennes qui sont l’équivalent de la fellatio active dans l’homosexualité). Les positions d’une épouse qui se présente de dos ou chevauche son mari sont d’autres rappels homosexuels.

...La plasticité de la plupart des homosexuels, capables d’opter pour l’un ou l’autre sexe, explique le nombre parfois record de leurs partenaires. Ainsi l’empereur romain Commode s’était constitué un super-harem de 300 éphebes mâles s’ajoutant à 300 femmes. W. Pomeroy, le co-auteur avec Kinsey du fameux rapport, a récemment publié l’histoire d’um sexagénaire américain qui tenait un registre minutieux de ses conquêtes : 2.600 mâles et 200 jeunes femmes qui lui donnèrent 28 enfants naturels. Ses amours consignées dans les coffres blindés de l’Institut Kinsey laissent loin derrière les performances de Casanova. Ce don Juan universel avait été formé très tôt à l’homosexualité par son père et 17 parents mâles.

...Le bisexualisme en puissance de l’homosexuel a reçu une confirmation collective, lorsque les communistes dispersèrent hors de leurs lamaseries les moines thibétains ; éparpillés dans les vallées du sud de la Chine, ces moines, selon Han Suyin, abandonnèrent leurs coutumes pédérastiques et détournèrent d’innombrables épouses.

...Si l’homosexuel exclusif reste une exception, l’hétérosexuel exclusif en est une autre. Casanova, selon le texte maintenant authentique de sés Mémoires, ne dédaignait pás « l’amour à l’envers ». Gabriele d’Annunzio, autre grand séducteur, n’était pas insensible non plus aux charmes d’un adolescent, si l’on en croit les confidences d’un écrivain italien à A. Calas.
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in Le Crapouillot; Nouvelle Série, nº 12 “Les Pédérastes”; Aout – Septembre 1970, Paris

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